samedi 30 juillet 2011

L'hébétude du touriste des grands espaces

Le voyageur et son laptop

Au pays de Microsotf, il n'est pas si aisé de trouver un accès internet, si vous ne vous trimballez pas vous même avec votre laptop, comme ils disent... Ah, ca, le wifi, ils connaissent, mais les cafés internet semblent être une espèce en voie de disparition ! Et quand on y pense, c'est sans doute tout aussi difficile en France...

Bref. Ici, Lone Pine, Californie, premier café internet rencontré. A quelque encablures du Mont Whitney, 4400 mètres, et de la Vallée de la Mort,  -80 m en dessous du niveau de la mer. Où comment on en a pris plein les mirettes ces derniers jours. Rio Grande, Canyonland, Arches, Bryce Canyon, Grand Canyon, Death Valley. Et au milieu Las Vegas.

National Park Collection

La condition de touriste dans ce type d'endroit pose problème. Curieux sincères des choses de ce monde, vous vous rendez soudainement compte de votre condition de vache en tongs et lunettes de soleil, lorsque, tel du bétail high tech, vous vous retrouvez projeté contre les balustrades du spectacle de la Nature.

Pour sortir de la condition touristico-bovine, il convient de passer la balustrade, de s'aventurer dans le monde avec les éléments ! Ça n'est pas toujours possible.

Mais rassembler quelques ingrédients peut permettre d'y arriver malgré vous. Par exemple, avoir faim, soif, être fatigué, la nuit tombante, le réservoir d'essence qui baisse, par un gros orage, une chaleur torride, sans eau, pas de ravitaillement. Dans la Vallée de la Mort... Juste le temps de faire travailler l'imagination


 



Ou alors vous rendre à Canyonland, l'un des parcs les moins fréquentés, en fin d'après midi, par temps orageux, et vous croire sur autre planète...




Vous pouvez aussi prendre votre tente et descendre sur les pentes du canyon du Rio Grande, là où personne ne va, nager avec les loutres...







Et pour finir passer une soirée sur les bords du Grand Canyon, versant nord...

 

mardi 26 juillet 2011

Vous auriez pas de l'essence M'sieur l'agent ?

Conduire aux États Unis est trompeur. Les grands espaces, la route douce et rectiligne, la liberté, Sound of Silence dans les oreilles... Et sur votre passage, une voiture de flic qui fait demi tour.
- Euh... C'est pour nous tu crois ?
- Bah, je sais pas...
- T'étais à combien ? Bah... 80 miles peut-être ?

Nous nous garons sur le bas côté, mains sur le volent, comme dans les films. Le type arrive du côté passager. Nous baissons la fenêtre. Sourire niais, "Euh, oui c'est pour quoi ? Limité à 60 ? On est désolé, quoi, les grands espaces, la route douce et rectiligne, la liberté, tout ça quoi... Simon and Garfunkel vous connaissez ? Woua, ca vous fait perdre la boule ! Ca fait combien 80 miles par heure ? Ah, ouais quand même... 130 km/h"

Le type est cool, nous laisse repartir. Entre temps, il nous montre comment fonctionne le limitateur de vitesse. C'est pas trop tôt, après 15 jours...

Je vous avais dit déjà que l'Amérique, c'était grand ? Oui je crois. Nous, au beau milieu du plateau du Colorado, sur la route de Durango, on a oublié. Le voyant de l'essence s'allume. Il nous reste 50 miles à parcourir. Plutôt que de tenter des scénarios compliqués, nous avons eu la chance de tomber sur une ferme, au milieu des montagnes de pins verdoyantes. Le cowboy du coin a bien voulu nous dépanner moyennant finance. Il avait visiblement l'habitude... Ah, au fait, quand le voyant s'allume, il ne reste que 20 miles...

Plus de peur que de mal en fin de compte. On était bien content de s'arrêter le soir à Durango, dans le Colorado, paisible petite ville. Plein de places où se garer, une grande avenue, de jolies boutiques. Un bon repas. Une prune sur le pare-brise en dessert... Mais comment ils ont fait ? Des caméras, des délateurs, des pervenches aux sens bioniques ?!? 

Dans la rue, les lampadaires vibrionnent, une moto pétarade, quelques passants passent. Il est temps d'aller se coucher.




vendredi 22 juillet 2011

66, poussière et solitude

Welcome in Stroud !


En Oklahoma nous avons trouvé la route 66. Ce n'est pas chose aisée. Il y a longtemps que cette vielle route n'est plus utilisée pour les grands déplacements. Créée à partir d'une multitude de segments de routes locales dans les années 20 pour relier Chicago à Los Angeles sur plus de 3000 km, elle est vite devenue obsolète dans les années 50 quand le gouvernement américain a décidé de passer à l'ère de l'autoroute. Des parties ont été modernisée, la plupart laissée de côtés, voire même ont disparu ...

Voici donc Stroud, toujours traversée par la route 66, en Oklahoma.
 

 Nous nous y sommes arrêté pour passer la nuit. Un endroit fascinant (enfin, d'après moi seulement). Des rues désertes, aucune vie apparente, de la chaleur... le Far West au 21e siècle !



Amerillo, ou la vie jaunâtre

A la sortie de l'Oklahoma pour le Texas, la paysage change, s'aplanit, jusqu'à ne plus percevoir l'horizon. L'herbe sèche s'étend sur des centaines de kilomètres à la ronde, le soleil cogne, il n'y pas d'eau. Puis parfois, soudain,  des milliers de pointillés  qui se meuvent sur l'étendue infinie, troupeaux de bovins, sans arbres ni refuges, condamnés à l'errance avant de rejoindre des parcs où ils seront gavés pour mieux nourrir les dévoreurs de viande. C'est fascinant et ça glace un peu aussi...


Amarillo se dessine au loin. L'air révèle la vie gastrique des vaches par millier. Les maisons des faubourgs d'Amarillo ressemblent à de grosses cabanes en bois, à des mobile-home, agglutinés là dans la broussaille.

Il est tard, le soleil se couche.

Le centre ville possède bien deux ou trois tours de 10 étages, mais il n'y a rien ni personne.  Amarillo Bvd qui reprend le trace de la route 66 enfile les fast foods, les motels, les garages... Il est temps d'aller trouver une tanière.

La chambre est grise, éclairée par un grand néon, sent le tabac froid. "Est-il possible de changer ?" D'accord nous dit la gestionnaire indienne - d'Inde - "mais je dois préparer le lit et nettoyer." Elle gueule sur son jeune fils. La chambre est rose, ne sent plus le tabac. La peinture du plafond craquelle, les plaintes des murs ont sauté par endroit, la chasse d'eau est rouillée. Sur le dessus de lit, des trous de cigarette. La porte ferme mal. Au dehors, une partie du motel est condamnée, certaines vitres sont fissurées, le bitume fait des bulles, tout part en ruine. Tant pis pour cette nuit. Vite, allons manger ! Ah, une enseigne familière... Et nous voila bien au frais au MacDo, d'Amarillo Bvd. Avant de vite passer la nuit et de partir de cet endroit qui nous a foutu le cafard.

Un café à Vega

Non, ces lieux ne sont pas sinistres ! Ayant quittés fissa Amarillo, nous faisons une autre pause sur la 66, à Vega pour tâcher de prendre un petit dej.


Un café, des muffins, un thé. Chez Andrew. Bien nous en a pris.

Nous passons 2 heures en compagnie de ce sympathique jeune homme, né ici. Rondouillard, barbe courte, lunettes et béret sur la tête, il a racheté récemment une bicoque pour y ouvrir un café. Il est tombé amoureux du café, de ses saveurs, de son art. Nous discutons des américains, de leur manque de finesse gustative. Il est d'accord ! Mais c'est en train de changer nous assure t-il ! Puis du travail qui emprisonne, du trop d'argent qui rend seul. Du trop peu qui aussi rend seul. Du Colorado où il veut aller vivre avec sa femme près des montagnes et des rivières, ouvrir le Café qui fera bien comprendre à tous qu'on ne boit que du "jus de pneu" chez Starbcuk...

Puis arrive Tina et ses deux fils, Logan, 9 ans et Wesley, 7 ans. Tina est enseignante à côté. C'est les grandes vacances. Elle vient souvent prendre un café chez Andrew. Elle habite Vega, 800 habitants, au milieu de l'herbe sèche et des vents chauds. Elle y est née, ses parents aussi. Son mari est fermier. Tout les matins, il se lève à 4 heures pour s'occuper du bétail, sur son cheval. Un cowboy quoi ! Elle nous emmène voir leurs chevaux. Logan et Wesley apprennent à monter, tous les jours, et s'entrainent pour le rodéo. Ils nous montrent. Au passage, ils malmènent quelques chèvres, dont la peur les fait tomber sur le champ. Ils les appellent des "Faiting Goats", des chèvres qui s'évanouissent. Nous passons bien une heure sous le soleil de midi, sans nous en rendre compte. Il fait bon.

 



Vega, 800 habitant, des bâtiments à l'abandon, de l'herbe sèche. Toute une vie derrière.

mardi 19 juillet 2011

Babioles, baba-cools et baignade

Si un jour vous allez en Arkansas, passez par Eureka Springs. Il arrive souvent qu'on ne sache pas bien comment juger au premier abord ce qu'on voit... Le mauvais goût n'est jamais très loin aux États Unis, il semblerait.

Ici, les bâtiments et les rues datent bien de la fin du XIXeme. On a l'impression d'y être, bâtiments de briques ou de bois avec balcons, fioritures en tout genre, façon saloon. La ville est construite à flanc de colline, très boisée, dans la région des monts Ozark. Le bas de la ville est en creux dans une vallée. Pour une fois, les rues sont sinueuses, on peut s'y perdre. Il y a même une placette avec fontaine, sous les arbres. Les devantures des boutiques regorgent de babioles, fripes, souvenirs en tout genre, le tout dans une ambiance simili rococo du plus bel effet. Le lieu est connu et fréquenté des touristes. Mais quand même, ca fonctionne. Il y a un truc.


On y est arrivé dimanche soir. Les rues étaient désertes. Dans la lumière des lanternes et des guirlandes de noël (!) des balcons et poutrelles se réfléchissait le fatras d'objets brillants, colorés, protéiformes des vitrines (ésotériques, touristiques, alternatives, arty, religieuses, de sous-vêtements extravagants). Aux balcons des bâtiments flottaient des drapeaux - américains bien-sûr, mais aussi gay-arc-en-ciel, fleuris - des colliers de perles en plastoc, des carillons... On se serait cru dans un décor de cabaret vaudou.

On s'est finalement retrouvé à boire d'excellentes bières (décidément, serait-ce le critère cache ?) au bar de Chris, un grand gaillard barbu, cheveux longs, chemises et bermuda à carreaux, un brun baba cool, qui nous a servi sa viande fumée home made. Et offert les bières et un digestif !

Je m'y attendais, mais il est toujours étonnant de voir se côtoyer de façon si proche cul-bénis lobotomisés et baba cool alternatifs peace and love. Ma préférence va évidement aux seconds et à un trait de caractère qui semble faire défaut aux autres : le second degrés ! Et ça fait du bien de voir qu'au pays où Jésus aime tout le monde, il y a aussi des gens qui se moquent bien de l'amour de ce type et qui préfèrent se marrer !

Chris nous a aussi donné un sacré bon conseil. Nous qui voulions faire une pause d'une journée, nous nous sommes retrouvés à Beaver Lake, à nous baigner sur les bords rocheux de forêts parfumées de pins et de chênes, dans un endroit solitaire toute la fin d'après midi. Quel pied sous cette chaleur !

Nous reprenons aujourd'hui la route, direction l'Oklahoma, avec la perspective emprunter si nous la trouvons la route 66. Pour d'autres lieux farfelus, espérons !

lundi 18 juillet 2011

Pas de Milkshake à Heloise

De l'exotisme des autoroutes et des zones artisanales

Rien ne ressemble plus à une autoroute qu'une autre autoroute. La seule chose qui change c'est la limitation de vitesse à 110. Pour le reste...

Vendredi, nous avions décidé de viser Nashville sans détours, directement par les voies rapides. Hormis un déluge d'une bonne demi heure (on avait jamais vu ça ! "Dis tu crois qu'on va se noyer ?") qui nous a assailli dans les Smoky Mountains, le reste était... comment dire... chiant ! On a beau rester les fesses rivées à son siège, on sort vanné de ce genre de journée...

A l'approche de Nashville, il nous a fallu trouver un logement. C'est chose très facile aux États Unis. Chaque sortie d'autoroute, chaque bled, même le plus paumé, a son motel, son Inn, son lodge. Pas de soucis donc. Sauf que la plupart du temps, vous êtes condamnés à vous retrouver dans d'immenses zones artisano-commerciales où règnent les enseignes de fast food, les supermarchés en tout genre... Et oui, comme chez nous, mais en plus grand ! C'est sans doute là qu'il faut trouver la part d'exotisme que n'importe quel touriste est en droit de trouver...

Bilan, évitons désormais les autoroutes et les abords des grandes villes !

Nashville, country et santiag

Il n'y a en fin de compte pas grand chose à voir à Nashville, dont le contenu se résume à la vitalité de la rue principale, Broadway, autour de laquelle se greffent quantité de bars aux couleurs et néons flashy jaunes, roses, rouges, lieux de bringue favoris des habitants et touristes de passage, sur fond de musique country à fond les ballons. Plutôt chaleureux comme ambiance, le soir à marcher entre les chemises à carreaux et les chapeaux de cow boy des mecs, les jupes en jean et les santiags rouges des nanas.

On en a profité pour partir à la découverte de la musique bluegrass. Pas mal du tout pour nous accompagner sur les routes ! Je vous recommande John Duffey, joueur de mandoline à la voix ténor des années 70.

Des bulles dans le Milkshake

Avez vous déjà fait des bulles dans un milkshake ? Eh bien, vous savez ce qu'il vous reste à faire ! Nous, on a essayé, au comptoir du dinner cracra bonne franquette du Westend à Nashville. D'autant que le milkshake en question atteignait bien le litre... Ça nous a fait notre repas du midi. Il y aurait beaucoup à dire sur le rapport des américains à la bouffe : pourquoi prennent-ils si peu soin d'eux et de ce qu'ils mangent ? Avant de tenter d'apporter quelques réponses a cette question, je vous laisse cogiter un peu...





Ou es tu, Heloise ?

Au départ de Nashville nous avons donc décidé de prendre la direction des petites routes du Tennessee, de nous perdre un peu, vers un lieu de la carte au doux nom d'Heloise, sur les bords du Mississipi.










Sauf que nous n'avons jamais trouvé Heloise, ni nous, ni le GPS, ni les panneaux de la réalité.


Nous avons essayé, renoncé et nous nous sommes retrouvé au bord d'un lac où un charmant camping nous a permis de nous délecter d'un magnifique coucher de soleil.

Par contre, on ne voit pas bien sur les photos les essaims de bestioles volantes en tout genre, le bruit assourdissant des cigales, les 90 % d'humidité, la chaleur étouffante de la tente (ouvrir ou ne pas ouvrir, telle est la question...). Un bon souvenir quand même ! D'autant qu'on a eu la vague impression d'être les premiers français à mettre les pieds dans ce coin paumé de l'Amérique. Des sortes de colons quoi. Notre périple, quand on en parle, en étonne plus d'un d'ailleurs ! Enfin, quand on arrive à comprendre la purée de pois brulante qui leur sert à façonner leur accent... "It ain't Na Yark a'ymore M'am !"

Le lendemain matin, nous avons finalement trouvé comment passer le Mississipi. Mais si vous voyez Heloise, il n'est pas trop tard pour nous faire signe.


vendredi 15 juillet 2011

Brooklyn Heights


Il y a 6 jours déjà, sur les hauteurs de Brooklyn, le temps d'une promenade face à Manhattan (Feutre fin noir et gros feutre gris)

Let's go to Asheville !

Asheville, North Carolina. A quelques encablures du Smoky Moutain National Park, cette petite ville des contreforts méridionaux des Appalaches offre une sacrée ambiance. Lovée dans les collines des premiers contreforts, elle est faite de bosses et de creux et même d'un tunnel pour passer d'un côté à l'autre sur les hauteurs.

Au cœur de Barley's, un des nombreux bars / restos des quelques rues colorées du Downtown, un concert de bee bop accompagne notre pizza et nos pintes de bières. Il y en a pas moins de 50 sortes sur la carte ! Je me décide pour la "French Broad 13 Rebels ESB", made in North Carolina, belle couleur ambrée, goût malté saveur biscuit, avec pointes de fruits rouges. La "Highland Gaelic Ale" de B est plus sombre et plus douce à la fois, avec un arrière goût chocolaté. Sous le plafond en bois sculpté de 5m de hauteur s'étendent lustres avec pales de ventilateurs, tables boisées, chaises et papotements bruyants, enrobés par la trompette solo du groupe.

Dans la rue en face, un bus à impériale façon London a été ramené dans les années 70 puis reconverti en bar au rez de chaussée et banquettes au premier. Nous arrivons trop tard, la serveuse ferme. Nous avons juste le temps de nous offrir un succulent cookie chocolat, de tester les banquettes avec tablettes incrustées de rubis de pacotille. Puis de retourner dans la rue, d'entendre au loin les notes tièdes et métalliques d'une guitare blues, qu'une devanture façon art nouveaux bigarrée laisse filtrer.

Dans la pénombre de la nuit tombée, un disquaire affiche les œuvres des gloires locales, guitares, mandolines, banjos à la main. La lune ronde et jaune luit. Asheville aussi.

jeudi 14 juillet 2011

Roanoke ou l'Amerique sans accents

 Visions of Philadelphia

Nous sommes donc parti de New York lundi matin, direction Philadelphie par le train. Et c'est ce qui s'appelle visiter une ville en coup de vent ! Deux heures montre en main... Quelque bribes donc avec l'impression de passer complètement à côté... On prend telle rue, est ce vraiment ça qu'il y a à voir ? C'est quoi ce bâtiment là bas ?  Bah ! je pourrais quand même dire que j'ai vu Philadelphie !



La route de l'horizon céleste

Ça  marche moins bien en français... "Skyline drive". Il s'agit de la route qui traverse le parc national de Shenandoah en Virginie, du nord au sud.


Nous avons réservé la journée d'hier à la découverte du massif appalachien, par monts et par vaux, le long de cette route de 160 km qui oscille autour des 1000m entre forets de chênes, cascades, points de vue vers l'horizon céleste infini... Ça faisait du bien de se retrouver en pleine nature, le soir sous la tente, loin des appartements de Manhattan. On peut être bien aussi dans une tente !

Sur ce genre de route on fait aussi d'autres types de rencontres... Comme ces deux randonneurs qui, pour leur lune de miel, se font la piste appalachienne du Maine à la Georgie, sur 6 mois, avec des sacs de bien 50kg sur le dos... Ça a l'air sympa comme ca... L'odeur aigre acide de sueur séchée qui a contracté nos narines le temps de les avancer, un peu moins... Le mec avait des peaux de serpents autour de son bâton de marche; serpents qu'il avait lui même tué puis mangé... "Et vous, vous faites quoi ?" "Euh, ba, on traverse le pays en voiture" " Ah ouai. Super cool !!!!". Mouai....

Moralité on est l'aventurier de ses propres limites.

Blue ridge Parkway

Ah. Roanoke, c'est le bled où on est ce soir, en Virginie sur la route du Blue Ridge Parkway qui prolonge le Skyline drive de façon presque plus spectaculaire, car moins bien entretenu et sans touristes. Une route incroyable sur la crête du massif où alternent les vues à plus de 50 bornes de part et d'autre que nous ont laissé entrevoir les magnifiques forêts de chênes. Celles ci nous ont livré en spectacles trois biches (pas farouches...), un ours noir, et une mante religieuse (moins spectaculaire que l'ours).


Tant de choses à dire mais il se fait tard. Demain nous poursuivons la route vers le sud ouest, toujours sur le Blue Ridge Parkway. Nous espérons atteindre Nashville vendredi soir.

samedi 9 juillet 2011

High Line

Il n'y a pas qu'à Paris que la nature est partie à la reconquête d'anciennes voies ferrées. A New York aussi. 

A l'ouest de Manhattan, sur les bords de l'Hudson, le Meatpaking District renvoie comme son nom l'indique à une époque où le quartier accueillait équarrisseurs et bouchers dans de grands bâtiments de briques aujourd'hui reconvertis en loft, ateliers d'artistes et autres lieux branchés. La ville y avait construit une ligne aérienne pour y acheminer les marchandises : High Line.  Longtemps à l'abandon, elle a finalement été aménagée en promenade plantée. Le résultat est spectaculaire : 

la nature y est mise en scène dans sa reconquête du béton, 










la ville est depuis ces hauteurs offerte en spectacle aux promeneurs,


Et on constate ainsi à quelle point elle est vivante sur la plan architectural


Je me suis alors rendu compte que j'avais une affection particulière pour les immeubles de briques,  à la lumière tiède des fins d'après midi. J'ai eu la vague impression que cela m'évoquait un souvenir agréable d'enfance, mais je ne sais pas lequel... Tant pis pour la psychologie de comptoir et vive la brique donc  !